Souvent, en occident, on a tendance à simplifier ce principe à une simple opposition alors qu’en fait Yin et Yang sont des notions beaucoup plus complexes.
C’est à la fois des opposés (par rapport à un référent) qui se transforment l’un en l’autre, comme le jour et la nuit ; ils sont inséparables l’un de l’autre comme les deux faces d’une même pièce ; ils sont inclus l’un dans l’autre : rien n’est totalement Yin ni totalement Yang ; ils sont complémentaires (comme femelle et mâle) … Bref, le Yin et le Yang, c’est à la fois : la fragmentation, la relativité, l’affrontement, la coexistence, la complémentarité, la transformation mutuelle.
Le Dao De Jing nous offre une belle image de cette dualité. Voici une traduction du chapitre 2 par C. Larre :
“Sous le Ciel
Chacun prétend savoir comment le Beau est beau
Et voici venir le Laid
Sous le Ciel
Chacun prétend savoir comment le Bon est bon
Et voici venir le Mauvais
Mais en réalité,
Ayant et n’ayant pas naissent l’un de l’autre
Compact et subtil se forment l’un de l’autre
Long et court se disent l’un de l’autre
Haut et bas se tournent l’un vers l’autre”
Régulièrement, je trouve les caractéristiques de ces 2 notions réduites à des listes d’adjectifs très tranchants alors qu’il faudrait approcher d’une définition par des verbes :
- Yin : approfondir, intérioriser, refroidir, calmer, immobiliser, condenser, obscurcir, concevoir, descendre, alourdir, coucher, décroître, ralentir …
- Yang : émerger, externaliser, réchauffer, agiter, mobiliser, disperser, éclairer, féconder, monter, alléger, lever, croître, accélérer…