14-15 décembre : réflexions sur la peur, émotion de l’hiver

a fearful woman having claustrophobia in a cardboard box

Pour la médecine traditionnelle chinoise, à chaque saison correspond une des 5 grandes familles d’émotions. La Peur prédomine en hiver et ses modes d’expression sont liés aux qualités de l’énergie du mouvement de l’Eau qui domine en cette saison.

L’énergie de la Peur

Rappelons que ce mouvement d’énergie est tourné vers l’intérieur. Il engendre du froid et ralenti tous mouvements. Il transite essentiellement au travers des méridiens Reins et Vessie. De même, la peur nous donne des sueurs froides, nous fige ou nous pousse dans nos abris, à l’intérieur. Une peur intense relâche le sphincter de la Vessie, cisaille les jambes et affaiblit la volonté. Nous sommes bien sur des zones corporelles et des pensées reliées aux méridiens Vessie et Reins.

Pourquoi sommes nous effrayés ?

Nos peurs sont la réponse émotionnelle à des menaces immédiates réelles ou imaginaires pesant sur nos besoins fondamentaux de sécurité.

La peur de mourir, de la douleur, la peur pour ses proches, la peur de manquer d’eau/de nourriture, d’être exclu d’une société, d’être agressé…
Toutes sont basées sur des réalités de nos temps anciens. Et, sous leur influence nous mettons tout en œuvre pour notre survie personnelle et celle de l’espèce. La crainte d’être dévoré par un prédateur, nous pousse à la fuite ou au combat. La peur de ne pas réussir à atteindre un point d’eau, nous fait réfléchir aux déplacements que nous engageons. La crainte d’être blessé et d’en mourir, nous rend prudents dans nos activités. La peur de l’exclusion nous apprend à composer avec des règles sociales.

Avoir peur ici et maintenant ?

nature animal wilderness head

Parce que notre société occidentale moderne s’est bâtie de façon à limiter les menaces, nous devrions moins être sujets à ces grandes peurs. Même si de nos jours, dans notre société policée, nos peurs sont plus imaginaires et irrationnelles qu’à la préhistoire, elles déclenchent en nous les mêmes mécanismes qui s’entretiennent à travers les âges.

Peur de la maladie, pour nos biens matériels, peurs religieuses et spirituelles, peur de la folie, peur de la différence, du jugement des autres… ce ne sont que des variations des grandes peurs primaires archaïques.
Mais nous avons conservé les mêmes organes, les mêmes hormones. Et c’est tant mieux. Nous risquons tous, à un moment où un autre, nous retrouver dans les mêmes conditions qu’autrefois. Alors, la présence de certains réflexes fait sens.

Les dérives

Cependant, la peur ne devrait durer que quelques instants et ne pas avoir trop d’emprise. Individuellement, un des dérèglements de la gestion de la Peur aboutit à des phobies bénignes (peur des araignées….) et parfois handicapantes (peur de sortir de chez soi). A l’inverse, l’absence de peur rend stupide et téméraire. Une illusion d’invulnérabilité qui pousse à l’imprudence et ouvre la voie aux accidents, aux confrontations inutiles et dangereuses

pistol on a black surface

A l’échelle de la société aussi la peur tient une place importante puisqu’elle est à l’origine de plusieurs de nos grands principes et institutions modernes : principe de précaution, fonds de solidarité, système médical, retraite, système judiciaire, armée….
Lorsque cette peur atteint des niveaux élevés ou est instrumentalisée (et c’est facile de jouer sur cette émotion) on assiste à l’émergence de mouvements sociétaux alarmants : intolérance, atteinte des libertés, refus d’accepter la mort comme une composante de nos vies, xénophobie, racisme, totalitarisme…

L’antidote : la confiance

Nous ne vivons certes pas dans une société parfaite. Mais acceptons de voir ce que nous avons créé. Des systèmes qui fonctionnent plutôt bien pour peu qu’ils soient entretenus, réajustés, perfectionnés au fil du temps. Mais ce qui les maintient surtout, c’est une confiance placée dans ce même système, une croyance dans le fait que la solidarité porte les germes de la sécurité individuelle et sociale. Et cette confiance, il est urgent d’arrêter de la saper à grands coups de petites phrases mal intentionnées distribuées par des personnes veules et manipulatrices.

En tant qu’individu, je peux avoir le courage de dénoncer ces perfidies quand je les entends ou les lis. Encore faut il que j’ai suffisamment confiance en moi pour m’opposer à cette dictature de la peur.
Et voilà, nous retrouvons à ce niveau aussi la notion de confiance.
La confiance en soi est un sentiment qui se cultive. Son terreau le plus favorable reste celui de la confiance accordée par les autres. Mais ce n’est pas la seule base. Et nous trouvons en nous même des ressources sur lesquelles établir et faire grandir cette confiance.
La méditation permet de prendre conscience de ces ressources, de les laisser émerger pour pouvoir travailler avec.

Je vous promets de, sous peu, mettre en ligne une méditation sur ce thème.